Reims, la royale !

Reims, la royale !

Entre patrimoine et saveurs, une ville aux 1000 facettes...

Champagne ! 7'49

Bien évidemment, on ne peut pas évoquer Reims sans évoquer le champagne. Vin de fête et de prestige aussi bien en France qu'à l'étranger,
le champagne est aussi synonyme de labeur et de savoir-faire ancestral.
Nous sommes ici sur ce que l'on appelle la Montagne de Reims où se succèdent vignes et villages.
L'un des points culminants de la Montagne de Reims, c'est Verzenay où nous nous trouvons précisément.
Verzenay où a été érigé en 1909 un phare, qui se visite, et d'où vous avez une vue superbe sur le vignoble champenois.
Au pied de ce phare, le Musée de la Vigne qui vous permettra de tout savoir sur l'histoire et la conception du champagne.
Venez avec nous, nous partons dans les vignes à la rencontre des artisans du champagne.
Bonjour Emmanuel Pithois. Vous êtes vigneron ici à Verzenay. C'est quoi être vigneron, en Champagne, aujourd'hui, au XXIème siècle ?
C'est essayer de faire des raisins de qualité en préservant le plus possible le naturel.
Votre exploitation aujourd'hui, en quelques chiffres, quelle est-elle ?
Je travaille avec mon épouse sur 5ha de vignes et j'élabore entre 30 000 et 35 000 bouteilles à l'année.
Quand vous arrivez le matin dans vos vignes, à quoi pensez-vous ?
Je pense à faire les plus belles vignes possibles avec des raisins de qualité et faire un vin de fête.
Vous pensez déjà à la réaction de vos clients potentiels qui vont déguster ces vins ?
Oui, je pense que je vais peut-être donner un peu de bonheur !
Du bonheur, on va en découvrir dans vos caves...
Donc Emmanuel, ici, c'est la cave de la maison de famille, de l'exploitation familiale ?
Oui et on a profité de la rénover pour montrer de vieux outils et une très belle cave pour conserver des vins.
Le pressoir, pièce maîtresse du métier
C'est là qu'on fait la qualité. Ici, c'est un pressoir traditionnel très ancien, qui a une centaine d'années et on faisait tout à la main. On mettait à peu près 900 kg de raisin.
Utilisez-vous encore ce pressoir aujourd'hui ?
Non, on ne peut plus. C'est trop dur et cela demande énormément de main d'oeuvre et beaucoup de travail.
C'est une façon de rappeler le savoir-faire ancestral du vigneron.
Oui. Ca veut dire que c'est là que tout a commencé et qu'on continue dans la tradition tout en utilisant des outils modernes.
On continue car j'ai l'impression que la cave se poursuit par là... Allons-y !
Ces fûts sont-ils encore utilisés aujourd'hui ?
Oui et là, je fais une petite transformation sur les vins pour améliorer encore l'arôme, avoir du bon raisin mais continuer à « faire du jus » qui soit différent.
Et cette pipette, à quoi sert-elle ?
C'est pour faire déguster ce qu'il y a dans le tonneau, le trésor !
Ce sont des vins qui vont vieillir pendant 12 mois.
Le fût a vraiment une importance pour ce genre de travail, d'élaboration ?
Oui car on va concentrer les arômes qu'il y a dans le jus et on va supprimer un peu l'acidité qu'il y a dans le vin pour faire un assemblage différent, un peu plus fondu, un peu plus agréable.
Justement, nous partons à Cauroy les Hermonville, au nord de Reims, à la rencontre d'un tonnelier.
Le métier de tonnelier est un métier ancestral. Mon arrière grand-père et mon grand-père était charron, un vieux métier champenois et français également.
J'ai souhaité pérenniser un vieux métier en liant le bois et le vin et je me suis retrouvé tonnelier.
La tonnellerie en France est représentée par 100 tonneliers qui sont pour 40% d'entre eux industrialisés et 60% au stade artisanal.
Ma passion pour le vin m'a permis de proposer aux vignerons des fûts qui leur convenaient en Champagne
et on doit impérativement élaborer des fûts qui respectent le vin, qui doivent respecter l'élégance et la finesse des vins de Champagne.
Le fait que le fût soit en bois apporte de l'oxygène au vin et donc un assouplissement du vin, des arômes et des saveurs encore plus généreux.
Le vigneron doit être très précis, méticuleux dans la vinification de son fût.
Ma grande récompense est de pouvoir aller déguster chez le vigneron, dans les fûts, quand le vigneron est satisfait de la cuvée qui sort de son fût.
Emmanuel, on arrive dans cette belle salle voûtée. C'est la fin de la visite, la dégustation.
C'est la finalité ! Faire déguster les produits qu'on élabore dans les tonneaux à la cave et montrer aux gens la passion que je peux avoir dans mon métier par la qualité du champagne.
Cette passion, quand vous la vivez au quotidien, quand vous êtes dans vos vignes, dans vos caves, que ressentez-vous ?
Je suis heureux quand les gens disent que je suis « leur » vigneron champenois.
Alors dégustons la cuvée 2004 avec le traditionnel biscuit rose de Reims.
Cette passion que vous éprouvez dans les vignes, dans vos caves, vous la partagez avec votre épouse.
Vous gérez cette exploitation ensemble et cette passion, on la retrouve dans la maison, juste au-dessus de nous, avec les trois chambres d'hôtes que nous découvrons en images.
C'était un rêve depuis un bon nombre d'années et nous avons trouvé que c'était très complémentaire pour la réception de nos clients avec qui nous pouvons concerter à propos du champagne
et leur présenter notre région un peu plus que lors d'une dégustation

Philippe Chauveau :
Margaret Touzel, bonjour !

Margaret Touzel :
Bonjour Philippe !

Philippe Chauveau :
Vous êtes guide-conférencière pour l'OT de Reims. Nous sommes ici sur la place Royale de reims. Avant de revenir sur l'histoire de Reims, une question : C'est quoi être rémois aujourd'hui, au début du XXIème siècle ?

Margaret Touzel :
Vaste sujet ! Je pense que déjà, c'est connaître le passé d'une ville et aussi avoir des ambitions pour la ville.

Philippe Chauveau :
A entendre votre petit accent, j'en déduis que vous n'êtes pas originaire de Reims. Vos racines, où sont-elles ?

Margaret Touzel :
Je viens d'une autre région viticole, au-delà du Rhin, je suis allemande.

Philippe Chauveau :
Comment s'est passé votre rencontre avec la ville de Reims ?

Margaret Touzel :
Je suis venue à Reims sans enthousiasme et ensuite, j'ai eu un coup de foudre lorsque j'ai découvert la cathédrale et l'histoire de la cité.

Philippe Chauveau :
Nous sommes donc ici sur cette Place Royale qui est emblématique en quelque sorte avec la statue d'un roi de France et la cathédrale juste derrière. C'est un condensé de l'histoire de la ville ?

Margaret Touzel :
C'est un peu le résumé avec un centre très ancien, c'est à partir de là que la ville romanisée s'organise. Nous sommes au centre de la place du Forum et ce centre romain va se transformer au XVIIIème siècle en place Royale et on va honorer Louis XV.

Philippe Chauveau :
Margaret, on va regarder quelques images sur l'histoire de Reims et on se retrouve juste après dans un autre quartier de Reims.

Sujet :
La légende raconte que c'est Rémus, le frère de Romulus, créateur de Rome, qui fonda la cité d'origine. De cette glorieuse filiation, les habitants auraient pris le nom de Rèmes, d'où la dénomination de Reims.
A l'époque gallo-romaine, la cité qui compte plus de 30 000 habitants ; elle est la plus importante au Nord des Alpes.
Après la chute de Rome, vers 260, l'évêché de Reims est fondé. En 467, l'évêque Nicaise, massacré devant sa basilique, deviendra le saint patron de la ville. C'est à Noël 498 que Clovis est baptisé dans la cité rémoise, un événement majeur qui scellera l'union de Reims et de la France. C'est en effet en souvenir de ce baptême que les rois de France, jusqu'à Charles X en 1825 se feront sacrer ici, dans la cathédrale.
Fort de ce prestige, Reims s'enrichit et au Moyen Age est une ville très commerçante et vend ses draps et textiles jusqu'au Nord de l'Europe. Dès le XVIIème siècle, le champagne est déjà un atout économique de la région.
Au XIXème siècle, avec l'essor industriel, la capitale champenoise compte 120000 habitants. Mais le 1er conflit mondial éclate et pendant près de 4 ans, la ville subira les assauts allemands. 5000 rémois y perdront la vie.
Après la guerre, Reims tourne la page. Les grandes maisons de champagne se lancent dans le marketing et la ville devient un véritable laboratoire d'architecture.
Deux événements historiques et politiques ont marqué la ville.
Le 7 mai 1945, c'est à Reims qu'est signée la reddition allemande. En 1962, à la cathédrale, la rencontre entre le général de Gaulle et le chancelier Adenauer scelle la réconciliation franco-allemande.
Et pour vraiment comprendre l'histoire et l'évolution de Reims, rendez vous au Palais du Tau. Accolé à la cathédrale avec laquelle il forme un ensemble désormais inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, le Palais du Tau révèle toutes les grandeurs de la ville de Reims.

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Aymeric Peniguet de Stoutz, administrateur du Palais du Tau
Le Palais du Tau a, en réalité, toujours vécu dans son temps. Lorsque l'on regarde au moment des sacres, par exemple le sacre de Louis XVI en 1775 ou Charles X en 1825, les deux souverains vont réaliser, pour le palais du Tau, des décors qui sont ceux de leurs temps. Nous accueillons donc toujours aujourd'hui, des artistes de notre temps, qui voisinent avec leurs illustres prédécesseurs. Il est normal que les créateurs de toutes les époques continuent à faire vivre ce palais.
Reims et la Montagne de Reims, et son environnement sont des lieux extrêmement séduisants. Ce sont des lieux où l'on se laisse facilement emporter, séduire, griser, pas seulement par le champagne mais je crois qu'à chaque fois que je me retrouve face à la cathédrale, c'est à chaque fois un nouveau coup de foudre !

Philippe Chauveau :
Margaret Touzel, nous nous retrouvons ici dans la cathédrale de Reims. En quoi est-elle emblématique et pourquoi est-elle aussi célèbre, aussi bien en France qu'à l'étranger ?
Margaret Touzel :
Reims a joué un grand rôle dans l'Histoire. C'est à Reims que Clovis, roi des Francs est baptisé et c'est en souvenir de ce baptême que les rois de France sont sacrés à reims. Cette cathédrale, par l'iconographie, la statuaire, les vitraux et par sa dimension est parfaitement adaptée aux sacres

Philippe Chauveau :
Justement, les dimensions, parlons en. C'est vrai qu'elles sont phénoménales. On a quelques chiffres ?
Margaret Touzel :
138m de longueur, la plus longue cathédrale de France, 38m de hauteur sous la voûte.

Philippe Chauveau :
Précisons que les flèches de la cathédrale de Reims n'ont jamais été achevées.

Margaret Touzel :
Il manque 40m sur nos tours et on avait prévu 7 flèches.

Philippe Chauveau :
Lorsque l'on pénètre dans la cathédrale, on est frappé par la clarté, la luminosité mais j'imagine qu'elle n'était pas la même à l'origine, au XIIIème ou au XIVème siècle ?

Margaret Touzel :
Elle est due à la perte de nos vitraux dans ce cataclysme de la 1ère Guerre mondiale mais aussi à l'esprit du XVIIIème siècle, lorsque les chanoines décident d'enlever les fenêtres basses pour les remplacer par un verre transparent. Ensuite, grâce à la restauration et à une création, Reims retrouve une lumière gothique, une création enrichie par la présence d'un artiste, Marc Chagall.

Philippe Chauveau :
Autre spécificité de la cathédrale de Reims, le revers de sa façade.

Margaret Touzel :
Unique dans l'histoire de l'architecture gothique de présenter encore des images sur le revers, qui s'adressent encore une fois au roi, qui va en sortant de son sacre recevoir des enseignements sur son rôle.

Philippe Chauveau :
Vous êtes vous-même Margaret, guide-conférencière. Vous accompagnez très souvent des visites dans cette cathédrale. Est-ce qu'il y a toujours la même émotion, le même sentiment, à titre personnel lorsque vous visitez ce lieu ?

Margaret Touzel :
Oui. La cathédrale, c'est un lieu tellement riche en histoire, une histoire qui a connu des heures sombres comme la 1ère Guerre mondiale mais qui connaît aussi la paix, la rencontre. Et pour moi, Reims est une ville où on peut trouver nos racines européennes

Philippe Chauveau :
Cela veut dire que la cathédrale de Reims a trouvé peut-être une nouvelle symbolique ?

Margaret Touzel :
Elle joue toujours son même rôle de fédérer !

Philippe Chauveau :
Merci Margaret.

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