Le Musée Reattu à Arles

Le Musée Reattu à Arles

L'art d'hier et d'aujourd'hui dans un prieuré du XVème siècle

Le reportage 5'45

Nous sommes dans la cour d'honneur, du musée Réattu, qui est le musée des beaux-arts et d'art contemporain de la ville d'Arles. Ce bâtiment, qui est classé aux monuments historiques, est à l'origine un grand prieuré de l'ordre de Malte.
Ensuite, ce bâtiment à la révolution française, est passé dans les mains de Jacques Réattu qui était un peintre Arlésiens, qui est tombé littéralement amoureux du bâtiment et qui décide au moment où les biens des églises sont nationalisés et passent dans le domaine public de l'acquérir
Et 60 ans à peu près avant Van Gogh, il a l'idée d'en faire une sorte d'atelier du midi et d'inviter les peintres et artistes parisiens ou du nord de la France à venir profiter de la lumière exceptionnelle et des paysages qu'il a notamment depuis son atelier qui donne sur le Rhône.
Jacques Réattu ensuite va léguer l'ensemble de son oeuvre et le bâtiment à sa fille qui n'aura pas d'enfant. Et c'est ainsi qu'en 1868, le bâtiment et tout ce qu'il contient devient propriété de la ville d'Arles qui en fait un musée des beaux-arts de la ville d'Arles.
Ossip Zadkine vient en Arles dans les années 50, en 56 pour être précise, et n'a pas spécialement le projet d'y séjourner longtemps. D'ailleurs, il se plaint de la chaleur. Et puis, grève de train, il ne peut pas repartir.
Et donc il vient prendre un peu de fraîcheur dans les vieux murs, il découvre le musée Réattu. Il tombe amoureux du musée Réattu et rencontre le conservateur Jean-Maurice Rouquette, flatté d'avoir la visite d'un tel artiste.
Et ils deviennent amis. Le choc est tellement grand pour Ossip Zadkine, qu'il dit à Jean-Maurice Rouquette : « ce musée est magnifique, mais il faut peut-être passer à autre chose. Je vous offre une sculpture ». Et c'est celle-ci, l'Odalisque, qui date de 1932, qui est un bois polychrome.
C'est une pièce très précieuse pour nos collections, pour l'histoire de la sculpture cubique notamment, et qui va vraiment pour l'histoire du musée Réattu être fondatrice.
Parce qu'à partir de ce moment-là, le musée s'ouvre réellement aux artistes contemporains, donc des années 50, que ça soit Zadkine, Germaine Richier, Pablo Picasso.
Picasso connait bien la ville d'Arles pour la fréquenter pour des raisons variées (son attachement à Van Gogh ou les corridas qui lui rappellent son Espagne natale). Et en 1971, il va faire une donation de 57 dessins au musée Réattu.
Un projet d'exposition était en cours, et au lieu simplement de prêter les oeuvres, il va dire finalement à Jean-Maurice Rouquette, « prends-les et garde-les ». Donc c'est un immense cadeau, une grande générosité.
Nous sommes en 1971, donc deux ans avant sa mort. Il y a un bouillonnement créatif chez Picasso, le Picasso de la fin qui est vraiment très perceptible dans la série de dessins qu'il offre au musée.
Le musée Réattu s'est toujours ouvert à l'art contemporain sans pour autant ne pas regarder sa propre histoire, c'est à dire Réattu, c'est à dire le bâtiment classé aux monuments historiques, c'est-à-dire l'ancien.
Et il y a toujours eu cette pratique, cette culture de l'art contemporain, et de l'ouverture aux commandes, aux artistes vivants.
Et c'est quelque chose que l'on pratique de plus en plus en greffant vraiment dans une même salle, l'art ancien et l'art contemporain, qui de manière très étonnante et parfois presque brusque, ont vraiment des choses à se dire
Et qui va nous permettre à nous d'amener le public vers des sensations qu'ils n'auraient peut-être pas trouvées dans un musée d'un accrochage classique.
Christian Lacroix, c'est une des grands rêveurs du musée Réattu. Il est Arlésien, il connait très bien le musée parce qu'il faisait l'école buissonnière comme beaucoup de petits garçons. Il aimait les tapisseries, l'ambiance, l'architecture du musée.
Et il vit un véritable choc en 1957 quand ses parents l'emmènent voir l'exposition Picasso. Il en parle comme d'un bouleversement total. Il dit à ce moment -là : « j'ai su que l'art ferait partie de ma vie ».
Et depuis ce jour, il raconte qu'il n'a de cesse de revenir au musée pour regarder ces dessins. Il s'en nourrit vraiment, ce qui fait que cela imprègne le plus profond de son être, et ça ressort des années après, dans certaines de ses créations pour la haute-couture, pour le spectacle.
Il y a des choses picassiennes dans le travail de Christian Lacroix assez naturellement. Et depuis, la relation d'amitié avec M. Lacroix a continué à se développer également
Et donc nous l'invitons de nouveau en 2012 à intervenir dans l'hommage que nous voulions faire à Picasso cette année.
C'était vraiment cette envie de remettre en commun deux grands hommes qui ont vraiment été importants pour l'histoire du musée.
Et vraiment, cette mise en lumière avant 2013 qui sera une année particulière puisque nous intégrons la programmation officielle de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture avec l'exposition « Nuage ».
C'est vraiment une exposition temporaire d'exception, avec des grands noms : Magritte, Warhol, Man Ray. Il y a vraiment de belles choses en perspectives C'est vraiment le nuage dans toutes sa complexité. Et cela résonne assez bien avec l'esprit du musée Réattu.

Nous sommes dans la cour d'honneur, du musée Réattu, qui est le musée des beaux-arts et d'art contemporain de la ville d'Arles. Ce bâtiment, qui est classé aux monuments historiques, est à l'origine un grand prieuré de l'ordre de Malte.
Ensuite, ce bâtiment à la révolution française, est passé dans les mains de Jacques Réattu qui était un peintre Arlésiens, qui est tombé littéralement amoureux du bâtiment et qui décide au moment où les biens des églises sont nationalisés et passent dans le domaine public de l'acquérir
Et 60 ans à peu près avant Van Gogh, il a l'idée d'en faire une sorte d'atelier du midi et d'inviter les peintres et artistes parisiens ou du nord de la France à venir profiter de la lumière exceptionnelle et des paysages qu'il a notamment depuis son atelier qui donne sur le Rhône.
Jacques Réattu ensuite va léguer l'ensemble de son oeuvre et le bâtiment à sa fille qui n'aura pas d'enfant. Et c'est ainsi qu'en 1868, le bâtiment et tout ce qu'il contient devient propriété de la ville d'Arles qui en fait un musée des beaux-arts de la ville d'Arles.
Ossip Zadkine vient en Arles dans les années 50, en 56 pour être précise, et n'a pas spécialement le projet d'y séjourner longtemps. D'ailleurs, il se plaint de la chaleur. Et puis, grève de train, il ne peut pas repartir.
Et donc il vient prendre un peu de fraîcheur dans les vieux murs, il découvre le musée Réattu. Il tombe amoureux du musée Réattu et rencontre le conservateur Jean-Maurice Rouquette, flatté d'avoir la visite d'un tel artiste.
Et ils deviennent amis. Le choc est tellement grand pour Ossip Zadkine, qu'il dit à Jean-Maurice Rouquette : « ce musée est magnifique, mais il faut peut-être passer à autre chose. Je vous offre une sculpture ». Et c'est celle-ci, l'Odalisque, qui date de 1932, qui est un bois polychrome.
C'est une pièce très précieuse pour nos collections, pour l'histoire de la sculpture cubique notamment, et qui va vraiment pour l'histoire du musée Réattu être fondatrice.
Parce qu'à partir de ce moment-là, le musée s'ouvre réellement aux artistes contemporains, donc des années 50, que ça soit Zadkine, Germaine Richier, Pablo Picasso.
Picasso connait bien la ville d'Arles pour la fréquenter pour des raisons variées (son attachement à Van Gogh ou les corridas qui lui rappellent son Espagne natale). Et en 1971, il va faire une donation de 57 dessins au musée Réattu.
Un projet d'exposition était en cours, et au lieu simplement de prêter les oeuvres, il va dire finalement à Jean-Maurice Rouquette, « prends-les et garde-les ». Donc c'est un immense cadeau, une grande générosité.
Nous sommes en 1971, donc deux ans avant sa mort. Il y a un bouillonnement créatif chez Picasso, le Picasso de la fin qui est vraiment très perceptible dans la série de dessins qu'il offre au musée.
Le musée Réattu s'est toujours ouvert à l'art contemporain sans pour autant ne pas regarder sa propre histoire, c'est à dire Réattu, c'est à dire le bâtiment classé aux monuments historiques, c'est-à-dire l'ancien.
Et il y a toujours eu cette pratique, cette culture de l'art contemporain, et de l'ouverture aux commandes, aux artistes vivants.
Et c'est quelque chose que l'on pratique de plus en plus en greffant vraiment dans une même salle, l'art ancien et l'art contemporain, qui de manière très étonnante et parfois presque brusque, ont vraiment des choses à se dire
Et qui va nous permettre à nous d'amener le public vers des sensations qu'ils n'auraient peut-être pas trouvées dans un musée d'un accrochage classique.
Christian Lacroix, c'est une des grands rêveurs du musée Réattu. Il est Arlésien, il connait très bien le musée parce qu'il faisait l'école buissonnière comme beaucoup de petits garçons. Il aimait les tapisseries, l'ambiance, l'architecture du musée.
Et il vit un véritable choc en 1957 quand ses parents l'emmènent voir l'exposition Picasso. Il en parle comme d'un bouleversement total. Il dit à ce moment -là : « j'ai su que l'art ferait partie de ma vie ».
Et depuis ce jour, il raconte qu'il n'a de cesse de revenir au musée pour regarder ces dessins. Il s'en nourrit vraiment, ce qui fait que cela imprègne le plus profond de son être, et ça ressort des années après, dans certaines de ses créations pour la haute-couture, pour le spectacle.
Il y a des choses picassiennes dans le travail de Christian Lacroix assez naturellement. Et depuis, la relation d'amitié avec M. Lacroix a continué à se développer également
Et donc nous l'invitons de nouveau en 2012 à intervenir dans l'hommage que nous voulions faire à Picasso cette année.
C'était vraiment cette envie de remettre en commun deux grands hommes qui ont vraiment été importants pour l'histoire du musée.
Et vraiment, cette mise en lumière avant 2013 qui sera une année particulière puisque nous intégrons la programmation officielle de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture avec l'exposition « Nuage ».
C'est vraiment une exposition temporaire d'exception, avec des grands noms : Magritte, Warhol, Man Ray. Il y a vraiment de belles choses en perspectives C'est vraiment le nuage dans toutes sa complexité. Et cela résonne assez bien avec l'esprit du musée Réattu.

L'art d'hier et d'aujourd'hui dans un prieuré du XVème siècle
  • PRÉSENTATION
  • LE REPORTAGE
  • Arles, au coeur de la Provence, recèle bien des trésors. Dans le département des Bouches-du-Rhônes, en région Procence Arles Côtes-d'Azur, Arles saura vous charmer par ses ruelles typiques, son art de vivre, ses nombreux lieux de visite.Bien évidemment, les cryptoportiques, ou encore, les thermes de Constantin, rappellent les riches heures de la ville à l'époque gallo romaine. Mais il est un autre site, incontournable à Arles, c'est le musée Réattu.Ce bâtiment de la fin du 15ème siècle, abritant un prieuré de l'ordre de...L'art d'hier et d'aujourd'hui dans un prieuré du XVème siècle de Musée Reattu - Présentation - Suite
    Nous sommes dans la cour d'honneur, du musée Réattu, qui est le musée des beaux-arts et d'art contemporain de la ville d'Arles. Ce bâtiment, qui est classé aux monuments historiques, est à l'origine un grand prieuré de l'ordre de Malte.Ensuite, ce bâtiment à la révolution française, est passé dans les mains de Jacques Réattu qui était un peintre Arlésiens, qui est tombé littéralement amoureux du bâtiment et qui décide au moment où les biens des églises sont nationalisés et passent dans le domaine public de...L'art d'hier et d'aujourd'hui dans un prieuré du XVème siècle de Musée Reattu - Le reportage - Suite