Musée de la Vie Romantique

Musée de la Vie Romantique

Une demeure entre art et littérature

Au coeur du Musée 5'48

Philippe Schmitt-Kummerlee, merci beaucoup de nous accueillir, vous êtes conférencier, ici, pour le musée de la vie romantique.
Où sommes-nous, et pourquoi sommes-nous dans ce musée de la vie romantique ?
En 1830, un architecte du nom de Wormser a livré une maison à usage de location, que va préempter immédiatement Ary Scheffer et sa famille naturellement.
Il convoitait cette maison nouvelle, dans le style italien avec ses dépendances qui sont importantes, parce qu' à ce moment-là, nous sommes à l'extérieur de Paris.
Ici, au musée de la vie romantique, des pièces de mobilier, beaucoup de peintures que l'on doit entre autres à Ary Scheffer.
Il y a également quelques souvenirs très intéressants sur deux personnages littéraires de leur temps, notamment George Sand. Pourquoi George Sand, ici, au musée de la vie romantique ?
George Sand vient, bien sur, avec Chopin, dont elle était très proche, comme vous le savez.
Elle retrouve Delacroix qui habite au bout de la rue, et beaucoup d'autres personnages qui nous renvoient tous à la vie romantique.
Ici, au premier étage de la vie romantique, on évoque vraiment la personnalité d' Ary Scheffer qui était le propriétaire des ateliers de la maison, non le locataire.
Vous avez raison, dans un premier temps il était locataire, il deviendra propriétaire beaucoup plus tard, et pour notre bonheur d'ailleurs,
sinon cela ne se serait pas transmis jusqu'aux Renan, qui nous l'ont eux-mêmes légué.
Ary Scheffer, donc c'est un peintre d'origine hollandaise.
Il est originaire de Dordrecht aux Pays-Bas, mais c'est avant tout un artiste français, qui va avoir, en plus, un grand impact à partir du moment où le roi Louis Philippe, qui s'y entendait en formation éclectique,
va le choisir pour être le maître de ses enfants, le maître en art de ses enfants. Il ne sera pas seulement un maître en art, qui leur apprendra seulement à dessiner,
il va leur ouvrir la porte de cet univers très hermétique qu'est celui des romantiques.
Sur ce premier étage, quelques peintures, quelques tableaux qui représentent d'ailleurs un des membres de la famille du roi Louis Philippe, dont la reine Marie-Amélie ou quelques-unes de ses filles.
On a la chance d'avoir un portrait très exceptionnel de Marie-Amélie, en tout cas un portrait qui peut paraître une simple esquisse, car seul le visage se livre vraiment au public, en tout cas aux gens qui le contemplent.
Donc c'est un portrait de la femme de Louis Philippe. Il y a certains de ses descendants, des descendants en fait de cette princesse que vous avez ici, Louise, qui deviendra Louise Marie, reine des belges;
et Marie également, très proche de Louise. Elles ont quelques mois d'écart, enfin suffisamment pour que la chose soit possible, et elles sont élevées presque comme des jumelles, forcement.
A partir du moment où Louise part en Belgique, Marie se retrouve encore plus renvoyée à elle-même, elle va donc déployer cette hyper sensibilité d'artiste , elle passe encore plus de temps dans son atelier;
et c'est ainsi qu'elle passe à une vraie recherche, notamment en sculpture, qui n'était pas du tout son terrain d'exploration.
Une recherche nouvelle y compris pour Ary Sch effer qui va l'accompagner et qui lui permet d'être un des sculpteurs retenu pour le musée à toutes les gloires de la France, dont on ne parle plus, c'est Versailles.
Marie, d'Orléans, va être pré sentie pour une Jeanne D'Arc, j'ai bien dit une Jeanne D'Arc, pas sainte Jeanne D'Arc. Jeanne D'Arc ne sera sainte que beaucoup plus tard,
c'est là quelque chose qui va être très important pour les romantiques : pas de compromission avec l'Eglise catholique romaine.
On est dans une démarche qui peut être spirituelle, intellectuelle, ce que vous voulez, mais on laisse cette institution de côté, et Marie mettra dans son thème de Jeanne D'Arc un vrai manifeste romantique.
Elle va en fait choisir d'abandonner les attitudes héroïques, la personnalité à cheval, le héraut, enfin ce que vous savez déjà, et elle va la représenter, en fait, debout en contemplation.
Ce qui signifie que cette sculpture de Marie d'Orléans est représentative du travail des artistes romantiques ?
En tout cas, qu'elle est un manifeste romantique, dans la mesure où Marie pose un sujet brûlant.
Le fait qu'une nation puisse disparaître, absorbée par une autre nation, peu de temps après Waterloo,
et en rajoutant, bien sur, le symbole de cette épée qui se trouve portée sur le coeur de la future sainte, comme un crucifix, et non plus comme une arme de justice ou de mort naturellement.
Après George Sand, autre personnalité littéraire de l'époque qui est ici au musée de la vie romantique, c'est Ernest Renan, pourquoi ?
Mais c'est un lien de mariage, puisqu'il épouse une demoiselle Scheffer, il rentre en fait dans cette maison, il en sera propriétaire.
Ernest Renan va s'attaquer, si j'ose dire, à un grand sujet, un vaste sujet, qui est une vie du Christ. En cela, il est profondément romantique.
On peut être un artiste, on peut être un chercheur, on peut être un scientifique, on peut avoir des thèses approuvées sans pour autant remettre en cause sa foi, la profondeur de sa foi .Il sera pourtant excommunié.
Est ce que, finalement, dans ce musée de la vie romantique , a notion de partage est un mot qui définirait bien les collections, et l'univers de ce lieu ?
On essaie d'attraper les gens là où ils en sont, dans leurs connaissances générales d'une période, d'un temps donné, ou de tous ce que vous voudrez d'autres.
On essaie de faire un petit morceau de chemin avec eux. On a le devoir d'ouvrir des fenêtres, des portes, sur toute une réalité, tout un pan d'histoire, d'histoire de l'art, auxquels ils n'auraient pas accès sans nous.
Merci beaucoup, merci de cette visite, de cette découverte du musée de la vie romantique . La visite se termine par un passage au salon de thé, c'est obligatoire.

Impossible de découvrir la période romantique, sans un détour par la nouvelle Athènes. Au coeur du 9ème arrondissement actuel, visite guidée d'un quartier historique.
Après la traversée, quasi invisible, des anciens murs d'enceinte de Paris, les maisons d'artistes se succèdent : Delacroix, Géricault, Eugène Isabey. Premier arrêt, rue de la Tour des Dames, devant la Maison de Talma, l’un des comédiens préférés de Napoléon. Ces immeubles sont parmi les premiers a composer ce quartier qu'on appellera, dès 1823, la Nouvelle Athènes.

Philippe Schmitt-Kummerlee (conférencier)
Ils sortent de terre sans aucune préoccupation d'urbanisme, de cohérence, nous ne sommes pas encore au temps du baron Haussmann, et c'est certainement grâce à cela que la Nouvelle Athènes est aujourd'hui intacte, qu'on a le bonheur de la découvrir. En fait, entre les deux rues principales qui permettaient d'aller vers le nord, il y avait là un quartier que personne ne verra d'utilité à transformer, à détruire, à raser, puisqu'on ,n’avait rien à gagner. On est là encore un petit peu à la campagne, au moment où les grands travaux vont commencer, et c'est ce qui vaut à la Nouvelle Athènes de rester intacte.

Au 19eme siècle, les comédiens ont un rôle clé dans la société ; ils doivent recevoir et jouer. Dans cet immeuble de Talma, on y voit encore les 2 porches, pour les entrées et sorties des voitures. Le quartier, la rue, sont donc devenus très en vogue dans le milieu mondain de l’époque. Après Talma, de nombreux artistes, comme Mlle Mars, et Mlle Duchesnois s’y installent… Mais c'est un peu plus loin, Square d'Orléans que l'on comprend l'attractivité de la Nouvelle Athènes.

Philippe Schmitt-Kummerlee (conférencier)
Nous sommes ici dans quelque chose que je me permettrais d'appeler une sorte de résidence avec service. En tout cas, le premier grand ensemble immobilier, qui était réalisé de façon à s'adapter à tous types de demandes, depuis les plus petites unités de logements, jusqu'aux appartements un peu prestigieux, dans lesquels on pouvait avoir une véritable vie mondaine.

Cour sablée, remise de voitures, écuries…voilà quelques unes des spécificités du Square d'Orléans , à une époque ou il était impensable de se déplacer à pied. Mais le vrai luxe de cet espace, c’est sa fontaine.

Philippe Schmitt-Kummerlee (conférencier)
Une eau jaillissante, en fait inutile, puisqu'ici les chevaux ne buvaient pas. Personne ne venait puiser une eau indispensable, c'est une sorte de gaspillage qui montrait la disproportion, l'élégance .

C'est surtout Alexandre Dumas qui a rendu ce quartier tendance. Dans son appartement, décoré par des artistes célèbres, il a donné de nombreux bals. Georges Sand, Frédéric Chopin vont aussi vivre ici. Parallèlement à ce mouvement de libres penseurs, le pouvoir a tout de même façonné une partie de la Nouvelle Athènes. Pour s'en rendre compte, direction place Saint Georges et sa fontaine.

Philippe Schmitt-Kummerlee (conférencier)
On va dire que c'était, soit le téléphone portable, soit l'Internet de l'époque, puisque c'est la fontaine où les cochers faisaient boire leurs chevaux, pendant que leurs maîtres étaient là où ils avaient à faire, là où il les avaient conduits. Et c'est là que les nouvelles, non pas à la main, mais de bouche à oreille, circulaient le plus rapidement, non seulement pour la Nouvelle Athènes, mais pour une partie de la société structurée. Les gens passaient de façon fréquente par la Chaussée D'Antin du Paris que nous avons évoqué à cette Nouvelle Athènes qui était les quartiers nouveaux, les quartiers à la mode.

La mode, c'est ici la montée en puissance des sociétés immobilières. De plus en plus célèbre, de plus en plus coté…la nouvelle Athènes est investie, par la belle famille du futur président de la IIIème République, Adolphe Thiers ; l’hôtel Thiers, l'Hôtel,de la Paîva, symboles de l'univers mondain de ce quartier où artistes et mécènes, femmes et hommes, se croisaient Des lieux chargés d'histoires à découvrir, sur réservation, auprès du Musée de la vie romantique.

  • PRÉSENTATION
  • BALADE DANS LA NOUVELLE ATHÈNES
  • AU COEUR DU MUSÉE
  • UN LIEU AU CHARME PARTICULIER
  • Musée de la Vie romantique 16, rue Chaptal 75009 Paris Tél : 01-55-31-95-67 Horaires, tarifs & infos pratiques sur www.vie-romantique.paris.fr Au cœur de Paris, dans le quartier mythique de la Nouvelle Athènes à 2 pas de Montmartre, une discrète allée pavée conduit à un pavillon 1830 à l’italienne, entouré d’un jardin de roses et de lilas. Cette maison, autrefois propriété du peintre Ary Scheffer, réputé pour être l’un des artistes favoris du roi Louis-Philippe, abrite depuis 1983, le Musée de la Vie...Une demeure entre art et littérature de Musée de la Vie romantique - Présentation - Suite
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