Musée de la Vie Romantique

Musée de la Vie Romantique

Une demeure entre art et littérature

Un lieu au charme particulier 3'10

Le musée de la Vie Romantique a été ouvert en 1987
La maison où nous nous trouvons, est restée dans la même famille de 1830, au moment où cette maison à été construite, jusqu'en 1982;
et le musée de la vie romantique à ouvert après une importante rénovation de ce bâtiment par le décorateur Jacques Garcia.
Cette maison était une maison d'habitation avec des chambres d'enfants, des cuisines, des placards, tous ce qu'on attend d'une vie quotidienne familiale ;
et en fait, nous présentons à l'intérieur, dans le goût de l'époque romantique, le mobilier qui est celui de l'écrivain George Sand et de ses ancêtres, dont le célèbre Maréchal de Saxe, le père de l'Europe.
La vie romantique est, au fond, une référence à l'art de vivre, et un art de vivre à la française, à la parisienne; et ce lieu évoque bien, je crois, les lieux de rencontres, les salons.
Dans ce lieu où nous nous trouvons, Ary Scheffer recevait souvent le vendredi, aussi bien des musiciens que des écrivains et on a pu croiser ici:
Tourgueniev, Pauline Viardot, Charles Dickens, et naturellement George Sand et Frédéric Chopin.
On découvre ce musée au détour d'une rue passante, à côté d'une école . On est donc dans le 20ème siècle, et là, tout d'un coup, un havre de paix s'ouvre.
On est dans ce que l'un des propriétaires de cette maison appelait « L'enclos Chaptal ». Mais c'est vrai que ce lieu à un rayonnement très particulier.
Les oeuvres qui s'y trouvent , que nous avons réunies, que nous continuons à acquérir , permettent à ce patrimoine d'être chaque année peut-être un peu plus rayonnant.
La principale activité du musée, c'est naturellement de présenter des expositions. Donc, deux fois par ans, nous organisons des expositions qui font venir un nouveau public, mais qui font revenir aussi un public qui nous est familier.
Lorsque le visiteur quitte l'enclos Chaptal, j'aimerais qu'il se dise, je vais revenir.

Philippe Chauveau (WebTVProd) :
Philippe Schmitt-Kummerlee, merci beaucoup de nous accueillir, vous êtes conférencier, ici, pour le musée de la vie romantique. Où sommes-nous, et pourquoi sommes-nous dans ce musée de la vie romantique ?

Philippe Schmitt-Kummerlee :
En 1830, un architecte du nom de Wormser a livré une maison à usage de location, que va préempter immédiatement Harry Schaeffer et sa famille naturellement. Il convoitait cette maison nouvelle, dans le style italien avec ses dépendances qui sont importantes, parce qu’ à ce moment-là, nous sommes à l'extérieur de Paris.

Philippe Chauveau (WebTVProd) :
Ici, au musée de la vie romantique, des pièces de mobilier, beaucoup de peintures que l'on doit entre autres à Harry Schaeffer. Il y a également quelques souvenirs très intéressants sur deux personnages littéraires de leur temps, notamment George Sand. Pourquoi George Sand, ici, au musée de la vie romantique ?

Philippe Schmitt-Kummerlee :
George Sand vient, bien sur, avec Chopin, dont elle était très proche, comme vous le savez. Elle retrouve Delacroix qui habite au bout de la rue, et beaucoup d'autres personnages qui nous renvoient tous à la vie romantique.

Philippe Chauveau (WebTVProd) :
ici, au premier étage de la vie romantique, on évoque vraiment la personnalité d' Harry Schaeffer qui était le propriétaire des ateliers de la maison, non le locataire.

Philippe Schmitt-Kummerlee :
Vous avez raison, dans un premier temps il était locataire, il deviendra propriétaire beaucoup plus tard, et pour notre bonheur d'ailleurs, sinon cela ne se serait pas transmis jusqu'aux Renan, qui nous l'ont eux-mêmes légué.

Philippe Chauveau (WebTVProd) :
Harry Schaeffer, donc c'est un peintre d'origine hollandaise.

Philippe Schmitt-Kummerlee :
Il est originaire de Dordrecht aux Pays-Bas, mais c'est avant tout un artiste français, qui va avoir, en plus, un grand impact à partir du moment où le roi Louis Philippe - qui s'y entendait en formation éclectique -, va le choisir pour être le maître de ses enfants, le maître en art de ses enfants. Il ne sera pas seulement un maître en art, qui leur apprendra seulement à dessiner, il va leur ouvrir la porte de cet univers très hermétique qu'est celui des romantiques.

Philippe Chauveau (WebTVProd) :
Sur ce premier étage, quelques peintures, quelques tableaux qui représentent d'ailleurs un des membres de la famille du roi Louis Philippe, dont la reine Marie-Amélie ou quelques-unes de ses filles.

Philippe Schmitt-Kummerlee :
On a la chance d'avoir un portrait très exceptionnel de Marie-Amélie, en tout cas un portrait qui peut paraître une simple esquisse, car seul le visage se livre vraiment au public, en tout cas aux gens qui le contemplent. Donc c'est un portrait de la femme de Louis Philippe. Il y a certains de ses descendants, des descendants en fait de cette princesse que vous avez ici, Louise, qui deviendra Louise Marie, reine des belges ; et Marie également, très proche de Louise. Elles ont quelques mois d'écart, enfin suffisamment pour que la chose soit possible, et elles sont élevées presque comme des jumelles, forcement. A partir du moment où Louise part en Belgique, Marie se retrouve encore plus renvoyée à elle-même, elle va donc déployer cette hyper sensibilité d'artiste , elle passe encore plus de temps dans son atelier ; et c'est ainsi qu'elle passe à une vraie recherche, notamment en sculpture, qui n'était pas du tout son terrain d'exploration…une recherche nouvelle y compris pour Harry Schaeffer qui va l'accompagner et qui lui permet d'être un des sculpteurs retenu pour le musée à toutes les gloires de la France, dont on ne parle plus, c'est Versailles.
Marie, d'Orléans, va être pré sentie pour une Jeanne D'Arc, j'ai bien dit une Jeanne D'Arc, pas sainte Jeanne D'Arc. Jeanne D'Arc ne sera sainte que beaucoup plus tard, c'est là quelque chose qui va être très important pour les romantiques : pas de compromission avec l'Eglise catholique romaine. On est dans une démarche qui peut être spirituelle, intellectuelle, ce que vous voulez, mais on laisse cette institution de côté, et Marie mettra dans son thème de Jeanne D'Arc un vrai manifeste romantique. Elle va en fait choisir d'abandonner les attitudes héroïques, la personnalité à cheval, le héraut, enfin ce que vous savez déjà, et elle va la représenter, en fait, debout en contemplation.

Philippe Chauveau (WebTVProd) :
Ce qui signifie que cette sculpture de Marie d'Orléans est représentative du travail des artistes romantiques ?

Philippe Schmitt-Kummerlee :
En tout cas, qu'elle est un manifeste romantique, dans la mesure où Marie pose un sujet brûlant : le fait qu'une nation puisse disparaître, absorbée par une autre nation, peu de temps après Waterloo, et en rajoutant, bien sur, le symbole de cette épée qui se trouve portée sur le coeur de la future sainte, comme un crucifix, et non plus comme une arme de justice ou de mort naturellement.

Philippe Chauveau (WebTVProd) :
Après George Sand, autre personnalité littéraire de l'époque qui est ici au musée de la vie romantique, c'est Ernest Renan, pourquoi ?

Philippe Schmitt-Kummerlee :
Mais c'est un lien de mariage, puisqu'il épouse une demoiselle Schaeffer, il rentre en fait dans cette maison, il en sera propriétaire. Ernest Renan va s'attaquer, si j'ose dire, à un grand sujet, un vaste sujet, qui est une vie du Christ. En cela, il est profondément romantique.
On peut être un artiste, on peut être un chercheur, on peut être un scientifique, on peut avoir des thèses approuvées sans pour autant remettre en cause sa foi, la profondeur de sa foi .Il sera pourtant excommunié.

Philippe Chauveau (WebTVProd) :
Est ce que, finalement, dans ce musée de la vie romantique , a notion de partage est un mot qui définirait bien les collections, et l'univers de ce lieu ?

Philippe Schmitt-Kummerlee :
On essaie d'attraper les gens là où ils en sont, dans leurs connaissances générales d'une période, d'un temps donné, ou de tous ce que vous voudrez d'autres. On essaie de faire un petit morceau de chemin avec eux. On a le devoir d'ouvrir des fenêtres, des portes, sur toute une réalité, tout un pan d'histoire, d'histoire de l'art, auxquels ils n'auraient pas accès sans nous.

Philippe Chauveau (WebTVProd) :
Merci beaucoup, merci de cette visite, de cette découverte du musée de la vie romantique . La visite se termine par un passage au salon de thé, c'est obligatoire.

  • PRÉSENTATION
  • BALADE DANS LA NOUVELLE ATHÈNES
  • AU COEUR DU MUSÉE
  • UN LIEU AU CHARME PARTICULIER
  • Musée de la Vie romantique 16, rue Chaptal 75009 Paris Tél : 01-55-31-95-67 Horaires, tarifs & infos pratiques sur www.vie-romantique.paris.fr Au cœur de Paris, dans le quartier mythique de la Nouvelle Athènes à 2 pas de Montmartre, une discrète allée pavée conduit à un pavillon 1830 à l’italienne, entouré d’un jardin de roses et de lilas. Cette maison, autrefois propriété du peintre Ary Scheffer, réputé pour être l’un des artistes favoris du roi Louis-Philippe, abrite depuis 1983, le Musée de la Vie...Une demeure entre art et littérature de Musée de la Vie romantique - Présentation - Suite
    Nous sommes à Paris, au cœur du 9ème arrondissement entre les grands boulevards et la butte Montmartre, dans ce quartier que l'on appelle communément « La nouvelle Athènes ». Pourquoi « La nouvelle Athènes »? Parce qu'au 19ème siècle, à partir des années 1820 plus particulièrement, furent édifiés ici de nombreux hôtels particuliers d'inspiration gréco-romaine. De nombreux artistes élurent domicile dans ce quartier de « La nouvelle Athènes », et l'on a vu fleurir de nombreux ateliers. Aujourd'hui, au 16 de la rue...Une demeure entre art et littérature de Musée de la Vie romantique - Balade dans la Nouvelle Athènes - Suite
    Impossible de découvrir la période romantique, sans un détour par la nouvelle Athènes. Au coeur du 9ème arrondissement actuel, visite guidée d'un quartier historique. Après la traversée, quasi invisible, des anciens murs d'enceinte de Paris, les maisons d'artistes se succèdent : Delacroix, Géricault, Eugène Isabey. Premier arrêt, rue de la Tour des Dames, devant la Maison de Talma, l’un des comédiens préférés de Napoléon. Ces immeubles sont parmi les premiers a composer ce quartier qu'on appellera, dès 1823, la...Une demeure entre art et littérature de Musée de la Vie romantique - Au coeur du Musée - Suite
    Philippe Chauveau (WebTVProd) : Philippe Schmitt-Kummerlee, merci beaucoup de nous accueillir, vous êtes conférencier, ici, pour le musée de la vie romantique. Où sommes-nous, et pourquoi sommes-nous dans ce musée de la vie romantique ? Philippe Schmitt-Kummerlee : En 1830, un architecte du nom de Wormser a livré une maison à usage de location, que va préempter immédiatement Harry Schaeffer et sa famille naturellement. Il convoitait cette maison nouvelle, dans le style italien avec ses dépendances qui sont importantes, parce...Une demeure entre art et littérature de Musée de la Vie romantique - Un lieu au charme particulier - Suite