Le Val de Loire, classé au Patrimoine mondial de l'Unesco.
Le Val de Loire et ses innombrables châteaux, et notamment le château de Villandry, où nous nous arrêtons pour Web TV Tourisme.
Le château de Villandry, connu dans le monde entier pour ses jardins :
le jardin d'ornement mais aussi les jardins d'agrément avec le Jardin de musique, le Jardin d'amour et plus récemment le Jardin du soleil.
Mais on aurait tort de croire que Villandry, ce ne sont que des jardins car le château en lui-même est particulièrement intéressant.
Construction de la Renaissance, c'est un château aujourd'hui richement meublé, dans un esprit XVIIIème siècle
et puis surtout, c'est un château qui renferme des oeuvres d'art tout à fait exceptionnelles, entre autres des tableaux, des peintures, des sculptures,
des pièces de mobilier de l'Ecole espagnole, ou encore un superbe plafond mauresque du XIIIème siècle.
Pour en savoir plus, je vous invite dès maintenant à cliquer sur les différentes séquences proposées par Web TV Tourisme.
Vous allez pouvoir visiter vous-même le château en compagnie d'Emmanuelle, notre guide.
Vous irez aussi à la rencontre des jardiniers, qui sont les magiciens des jardins de Villandry, et puis surtout, nous serons reçus par Henri Carvallo,
qui est l'actuel propriétaire du château de Villandry.
Il nous racontera sa passion pour cette demeure qui lui a été transmise par ses aïeux.
Bonne balade sur Web TV Tourisme !

M. Carvallo, merci de nous accueillir ici à Villandry.Nous sommes donc au coeur du Val de Loire. Villandry fait partie de ces grands châteaux du « Jardin de la France ».
Est-ce qu'en quelques mots, vous pouvez nous raconter l'histoire de ce château de Villandry ?
Oui, puisque nous sommes ici dans la cour d'honneur, qui est sur le plan de l'architecture, le bel endroit du château
et ça me semble être un lieu approprié pour retracer l'histoire de Villandry qui a été bâti entre 1532 et 1536 par Jean Le Breton qui était secrétaire d'état aux finances de François Ier.
Il avait besoin d'une terre pour établir sa famille. C'est pour cela qu'il a bâti Villandry, dans un style tout à fait novateur, un style caractéristique de la seconde Renaissance,
vingt ans après Chambord ou Azay-le-Rideau, édifié néanmoins sur les fondations d'un château du Moyen-âge,
qui était en ruines et dont Jean Le Breton n'a conservé que le donjon, qui pour lui était important parce que c'était un symbole de rattachement au système de la féodalité.
En 1754, il est racheté par Michel-Ange de Castellane ; Michel-Ange, lui, avait été précédemment ambassadeur à Constantinople, ambassadeur du roi Louis XV auprès du sultan de l'empire Ottoman
et il procède à des aménagements sur le château, notamment il l'adapte au goût et au confort du XVIIIème siècle, et on verra que l'intérieur est très XVIIIème.
Au XIXème siècle, ce château appartiendra à une famille de banquiers napoléoniens, les Hainguerlot qui, en remplacement du parc à la française des siècles précédents créeront en 1850 un parc à l'anglaise
qui ne subsistera que peu puisque mes arrières grands-parents, rachetant ce château en 1906 se lanceront dans l'idée de rétablir l'ordonnancement du XVIème siècle et de restituer les jardins de la Renaissance.
Monsieur Carvallo, nous voici donc à l'intérieur même du château de Villandry, précisément dans ce que vous appelez le cabinet de travail
où votre arrière grand-père travaillait notamment à ces fameux plans, à ces fameux jardins qui font la réputation de Villandry. Justement, comment le château est-il entré dans votre famille ?
Ce château a été acquis par mes arrières grands-parents en 1906, pour la somme, je crois, de 120 000 francs.
Après les Hainguerlot, il était propriété d'un marchand de biens qui s'apprêtait à démanteler le château et donc mes arrières grands-parents ont pu le sauver d'une destruction promise.
Au bout d'un an, ils se sont passionnés pour ce lieu, ils se sont dit qu'ils pouvaient en tirer un très beau parti, restituer l'ordonnancement de l'architecture du XVIème siècle et puis recréer les jardins en harmonie avec l'architecture du château.
Moi, je suis la quatrième génération. Cela fait 15 ans que je suis à la tête du château de Villandry.
Moi, je suis très heureux d'être ici, d'entretenir, d'embellir et puis il y a toute une équipe qui travaille dans ce lieu, il y 45 personnes donc c'est tout de même gratifiant de se dire que,
non seulement Villandry produit entre guillemets de la beauté et fournit du bonheur aux visiteurs qui viennent parcourir ces jardins.
La poursuite de l'oeuvre familiale et l'idée que, peut-être, mes enfants continueront cette aventure me semble aussi un élément très gratifiant.
Mais finalement, j'apprécie les choses au jour le jour. J'aime bien me promener, j'aime bien avoir mon petit chat qui me suit dans les allées. Voilà, je me contente de ça en tous cas.

Si le château de Villandry est mondialement connu pour ses jardins, bien évidemment, l'intérieur du château est aussi très intéressant. Il faut absolument faire la visite. C'est ce que nous allons faire tout de suite avec Emmanuelle, qui est guide au château.
Emmanuelle, vous êtes donc guide ici au château de Villandry. Vous nous accueillez dans la cour d'honneur. Alors le château de Villandry, c'est une longue histoire. Il date de quand ce château ?
Il date de 1530. C'est la date à laquelle Jean Le Breton achète la forteresse médiévale appelée « Colombiers » à l'époque. De cette forteresse du Moyen-âge, il reste quand même une petite chose, c'est le donjon que vous verrez très bien des jardins.
Emmanuelle, de part et d'autre des lucarnes centrales, il y a des blasons qui sont importants.
Oui, vous avez les blasons de Jean Le Breton puis celui de son épouse, Anne Gédoin, à droite. C'était pour dire qu'on était chez eux bien sûr !
Et bien, puisque l'on est chez eux, on va aller visiter. Allons-y !
Nous arrivons maintenant dans cette pièce somptueuse, c'est le salon ?
Oui, c'est le salon avec un confort du XVIIIème. Le marquis de Castellane réaménage complètement le château au XVIIIème siècle et on va retrouver ce décor à travers pratiquement toutes les pièces.
Cette pièce a été classée monument historique en 1934. Pourquoi ? Parce que c'est la première salle à manger de Villandry. La salle à manger, c'est une pièce qui n'apparaît que fin XVIIème, début XVIIIème.
Alors, le marquis, il lui fallait, pour être à la mode, une pièce pour accueillir à dîner ses invités.
On est dans un esprit, des couleurs qui ne rappellent pas le Val de Loire. On a plus l'impression d'être dans un esprit provençal.
Le marquis était originaire de Provence et il a voulu rappeler ses origines à travers cette pièce
Nous voici dans une pièce chaleureuse, conviviale, c'est la cuisine. Elle a une particularité. D'habitude, dans les châteaux, les cuisines sont en sous-sol mais ici, ce n'est pas le cas.
Non ! Il n'y a pas de sous-sol dans ce château car il a été construit sur les fondations de la forteresse. Alors les cuisines se trouvaient ici au rez-de-chaussée.
Nous quittons les pièces de réception du rez-de-chaussée pour rejoindre la partie plus privative, avec les grands appartements. C'est un superbe escalier que nous avons là.
C'est un escalier Louis XV avec une superbe rampe en fer forgé. La ferronnerie d'art, très appréciée au XVIIIème, permettait de réaliser le décor Louis XV,
avec les courbes, les contre-courbes, les végétaux et ici, à ce niveau, vous avez entrelacées les initiales du marquis ; il s'appelait Michel-Ange de Castellane, donc le « M » et le « C ».
Cet escalier a été classé en même temps que la salle à manger, en 1934.
Nous arrivons dans une pièce superbe, Emmanuelle, mais finalement avec un décor que l'on ne s'attend pas à trouver à Villandry ?
Ici, vous avez un décor plutôt de style Empire. C'est pour rendre hommage à Jérôme Bonaparte, qui a été propriétaire de ce château, au début du XIXème siècle.
Nous arrivons dans ce que l'on appelle la « chambre du docteur ». Ce qui est important, c'est que finalement, là, on arrive dans le donjon médiéval du château de Villandry.
Tout à fait. C'était un endroit stratégique d'où il pouvait profiter de ces deux jardins, jardin d'ornement et potager.
Oui, c'est une peinture aragonaise du début du XVème siècle, « Le couronnement de la Vierge ».
Et en face de ce tableau, il y a aussi cette superbe sculpture.
C'est « Saint François d'Assise en extase », une oeuvre espagnole du XVIIème siècle que le Dr Carvallo appréciait tout particulièrement.
J'ai envie de dire que le château de Villandry est à taille humaine et cette chambre en est un exemple parfait ?
C'est une chambre qui est décorée dans l'esprit du XVIIIème siècle. C'est une chambre féminine, elle a été celle d'Ann Coleman, à la fin de sa vie, pendant quelques années.
Le château de Villandry est plein de surprises ! On arrive dans cette salle tout à fait exceptionnelle avec ce plafond mauresque.
Ce plafond a plus de 500 ans. Il fait partie de la collection Carvallo ; il a été acheté au même titre que les autres oeuvres d'art.
Il provient d'un palais de Tolède, du XVème siècle. Il faut penser que c'était un puzzle. Il y a 3600 pièces dans ce plafond !
Cette pièce, on l'appelle le « Salon oriental » en raison aussi des tableaux qui l'ornent.
Ces tableaux représentent le marquis de Castellane lorsqu'il était ambassadeur à Constantinople pour Louis XV.
Ils sont surtout important au niveau du témoignage visuel du protocole qu'il fallait respecter à l'époque pour être reçu par le sultan.
Nous venons de monter les 54 marches du jardin mais l'exercice valait le coup puisque là, on a une vue superbe sur les jardins.
Vue panoramique sur les jardins. Au fond, vous avez le Jardin d'eau, pour la méditation. Juste devant nous, ce sont les jardins d'ornement pour la promenade et le jeu,
avec le Jardin d'amour. Puis, de l'autre côté se trouve le potager, potager décoratif.
Merci Emmanuelle de nous avoir appris tout cela et merci surtout de nous avoir prouvé que Villandry, ce sont des jardins, mais c'est aussi un château qui mérite d'être visité à l'intérieur.
Merci d'avoir été notre guide pour Web TV Tourisme. A bientôt !

Voici le dernier né des joyaux de Villandry, le Jardin du Soleil. Perché près des nuages, situé sur les hauteurs de la propriété, un petit jardin imaginé par l'arrière grand-père de l'actuel propriétaire et inspiré des croquis d'époque. Et l'anarchie du lieu n'est qu'apparente.
Je dirais que c'est plus un jardin, pas botanique, mais disons pour montrer plus la diversité des plantes, dans un style plus naturel que le reste du jardin, parce qu'ailleurs,
c'est vraiment très strict, avec des unités de plantes ; on va avoir un carré de choux, un carré de salade dans le potager par exemple.
Alors qu'ici c'est vraiment varié. On a différents systèmes de formes, de hauteurs, de couleurs... C'est beaucoup plus naturel.
Volontairement, on a crée un « mixborder », donc un mélange d'un grand nombre de variétés de plantes vivaces et d'arbustes également, qui évoque peut-être la présence d'un certain désordre mais tout est bien maîtrisé.
L'architecte a déterminé de façon très précise l'emplacement de chacune des plantes que vous voyez ici, de façon à donner cette impression générale de nuages qui flottent dans le ciel
Villandry, ce sont aussi 7 hectares de jardins à la française, des milliers d'ifs et de tilleuls à entretenir, 50 kilomètres de buis à tailler au cordeau une fois par an.
Rigueur esthétique et géométrique pour ce jardin très formel, composé de 9 carrés identiques. Dans le potager, fleurs et légumes se mêlent, 250 000 plants qui sont préparés ici, dans les serres de la propriété.
Tous les légumes sont semés en serres, repiqués en serres, poussés en serres pour être plantés après par nos spécialistes jardiniers du potager.
Dix jardiniers à plein temps et dix apprentis entretiennent donc le Jardin d'amour sous les fenêtres des salons, entre coeurs brisés et éventails.
Au second niveau, harpes et notes composent le Jardin de musique, le labyrinthe reste le terrain de jeux favori des enfants.
Quant aux jardiniers, apprentis ou aguerris, ils ne se lassent pas d'entretenir ces jardins extraordinaires.
On ne fait pas toujours la même chose. C'est le changement, on suit les saisons. Avec le temps et les saisons, c'est diversifié ; c'est pas la routine.
On vient de planter des choux. On a commencé par travailler le sol, ensuite on a pris les mesures pour pouvoir aligner les plantations.
Et voilà, c'est planté maintenant. Il n'y a plus qu'à attendre que ça pousse ! C'est motivant, on fait un travail différent et puis, le parc est grand.
On voit des gens, on rencontre des personnes qui demandent des conseils. C'est intéressant.
Chaque année, plus de 350 000 visiteurs découvrent ces terrasses crées en 1906 par l'arrière grand-père Carvallo. Des amateurs fascinés par la rigueur des jardins à la française ou surpris par le nouveau jardin sauvage.
Il y a des variétés de couleurs qui font que, d'emblée, c'est pas un jardin à la française comme les autres, donc on a envie d'aller voir plus près, voir exactement.
Entre autres, il y a des choux et autres qu'on aperçoit de loin, qui changent du jardin à la française. En général, j'aime bien quand c'est un peu fantaisie.
Ce que j'aime moins, c'est que c'est droit mais c'est très joli quand même ! Moi je suis fouillis, après j'aime bien le petit jardin où on se promène, où il y a des petits endroits, des petits coins où c'est un peu différent.
Et parfois, à la tombée du jour, les jardins de Villandry abritent de drôles de visiteurs, des conteurs et musiciens qui entretiennent, le temps d'une histoire, la magie des jardins.